mercredi 29 septembre 2010

[Communiqué] Rencontre Direction ENSL/Intersyndicale INRP

Les sections syndicales de l’INRP, CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Éducation

L’intersyndicale a rencontré lundi 27 septembre, M.M. Samarut, Faron, Winkin
Délégation: Vincent Alamercery CGT, Christophe Boshouwers SGEN-CFDT, Marie-Françoise Boyer-Vidal FSU, Sabine de Lagarde SGEN-CFDT, Marie-Claude Derouet-Besson FSU, Annie Feyfant, SGEN-CFDT, Annie Portier UNSA, Pierre Vérillon CGT

En introduction MM. Samarut et Faron reprennent les propos tenus en AG en insistant sur les aspects positifs de l’opération pour les deux partenaires. Ils veulent apaiser la tension, M. Faron reconnaît avoir été négatif lors de l’AG, « il faut être constructifs », "bâtir un beau projet" pour obtenir les moyens nécessaires au développement commun.

Nous avons rappelé les demandes des personnels (en gras) et obtenu les réponses suivantes (en italiques). Les délégués du personnel…
• persistent à demander la création d’un établissement ayant l’autonomie comptable, scientifique, contractuelle et la personnalité juridique et morale lui permettant d’assurer ses missions nationales et internationales au service de la recherche en éducation et en formation ;
Pas de commentaire.
• demandent communication de la lettre de mission ministérielle à Monsieur Samarut et de la lettre de mission de Monsieur Samarut à Monsieur Winkin 
Les lettres ont été remises, voir ci-joint.
• demandent que toutes les missions de l’INRP, dit actuel, soient celles de l’INRP, dit nouveau, et que tous les contrats et conventions en cours soient conduits jusqu’à leur terme ;
Accord de principe sur les missions mais possibilité d’en ajouter de nouvelles…
Accord de principe sur les conventions et contrats après inventaire (à fournir par l’INRP)…
• demandent que le projet scientifique issu du processus en cours respecte ces missions et s’appuie sur les compétences des personnels de l’INRP ;
« C’est évident. »
• demandent que les personnels de l’INRP soient associés à la conception et à la rédaction du prochain contrat quadriennal de l’ENS de Lyon et que le projet de contrat soit examiné par les instances de l’INRP, CS, CTPC, CA ;
Le contrat de l’ENS pour le prochain quadriennal sera revu et augmenté avec les personnels de l’INRP. L’état actuel du projet quadriennal de l’ENS nous sera fourni… Quelques axes forts doivent être définis (intérêt pour le supérieur et les pratiques pédagogiques à l’université).
Le passage devant les instances de l’INRP est légal mais pour information.
• demandent que la pérennité des affectations et des conditions de travail soit assurée pour tous les personnels y compris les contractuels ;
Cela sera défendu. Les contractuels seront défendus et l’ENS fera le maximum pour assurer la poursuite de leurs contrats. Ils soulignent que l’ENS a aussi des enseignants détachés (pour leur cellule pédagogique), donc il est possible d’en avoir d’autres. C’est aussi une question de gestion de la masse salariale. Il faudra mettre le paquet pour obtenir les fonds nécessaires.
• demandent que l’interface avec les personnels de l’INRP respecte les étapes suivantes :
une entrevue avec les chefs de service et les responsables d’équipes ou de recherche,
– un entretien avec l’ensemble du service ou de l’unité
– si nécessaire et uniquement sur la base du volontariat, des entretiens individuels au cours desquels les agents pourront, s’ils le désirent, être accompagnés
– les premiers entretiens doivent concerner les contractuels dont les contrats seront prolongés a minima jusqu’au 31 août 2011 ;
L’ENS explique qu’il ne faut pas confondre ce qui relève de la mission de Y. Winkin (qui organisera une rencontre avec les responsables de chaque service et unité, puis avec leurs personnels) et d’autre part ce qui relève de la DRH, avec les entretiens individuels. Sur ce point, tous les personnels (et non les seuls contractuels) peuvent être concernés, et pas les seuls volontaires, « car l’ENS a besoin de connaître les profils et compétences des personnels… »
• demanderont aux autorités compétentes que soient respectés les arrêtés concernant les enseignants détachés ; que tous les agents le souhaitant puissent bénéficier d’un dispositif favorable pour l’évolution de leur carrière ;
Sur les enseignants détachés, l’ENS a eu des assurances. Sinon, « elle ne s’engagerait pas dans ce processus »…
• demandent que la « cellule de proximité » informe l’ensemble des personnels au moins une fois par mois du processus en cours ;
Là aussi, il faut s’entendre sur les termes. Ce que les délégués nomment « cellule de proximité » (terme de M. Bigot) est pour l’ENS la « cellule de pilotage » qui comprend Recteur, l’ENS (MM. Faron, Samarut, Winkin), Directeur de l’INRP, président INRP, et un haut fonctionnaire spécialiste du droit. Cette dernière se réunit tous les 15 jours.
Deux groupes de travail sont conduits par Y. Winkin, un sur "recherche, formation, diffusion des savoirs" (dont la composition peut être revue…) et un autre sur les "ressources" (regroupant bibliothèque, édition, informatique, logistique…), d’autres petits groupes seront constitués selon les besoins.
• demandent qu’une rencontre avec l’Intersyndicale ait lieu au moins tous les quinze jours et que la composition de tous les groupes et le calendrier des entretiens collectifs soit connus ;
« C’est entendu ».

En marge des questions ci-dessus, quelques propos tenus :
- les primes seront homogénéisées sur la base la plus élevée.
- la mobilité interne (INRP-ENS et ENS-INRP) sera encouragée.
- le musée : il faudrait que les collectivités territoriales s’impliquent davantage…

[Interview] INRP : « L'ENS de Lyon n'a aucune vocation à mener un quelconque plan social »


Interview d'Olivier Faron, directeur général de l'ENS-Lyon, paru dans AEF 29/09/10
« Il est nécessaire d'avoir une cohérence dans l'effort public », affirme Olivier Faron, directeur général de l'ENS de Lyon, au sujet du projet d'intégration de l'INRP, vendredi 24 septembre 2010. « Dans une logique de campus qui se renforce, peut-on avoir deux agents comptables, deux bibliothèques, etc. ? », interroge le directeur, qui assure par ailleurs que l'ENS « n'a aucune vocation à mener un quelconque plan social ». Olivier Faron évoque une « commande claire » des ministères, celle de « réfléchir au projet d'intégration de l'institut, avec une vraie autonomie scientifique et intellectuelle, dans le cadre des statuts de l'ENS de Lyon ». Il répond aux questions d'AEF avec Yves Winkin, directeur adjoint de l'ENS chargé de formaliser les missions du nouvel INRP, dont le rapport est attendu pour le 15 novembre 2010.

*AEF : *Quels statuts envisagez-vous pour le nouvel INRP ?

*Olivier Faron : *Au départ, il y a une demande explicite de la tutelle, et un soutien fort, sans quoi nous ne serions pas engagés dans ce processus. Il y a une commande claire des deux directeurs de cabinets [des ministres de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche], qui est de réfléchir au projet d'intégration de l'institut, avec une vraie autonomie scientifique et intellectuelle, dans le cadre des statuts de l'ENS de Lyon. Il est nécessaire d'avoir une cohérence dans l'effort public : dans une logique de campus qui se renforce, peut-on avoir deux agents comptables, deux bibliothèques, etc. ?

*Yves Winkin : *Nous devons essayer de trouver une forme nouvelle, qui pourra servir de modèle à d'autres établissements, articulant autonomie intellectuelle et prise en charge matérielle. Notre objectif est que l'institut redevienne à nouveau « incontournable » dans son domaine. Afin de renouer avec sa mission de réflexion sur l'éducation, il faut pour l'INRP nouveau un comité stratégique, un conseil scientifique qui aura une vocation prospective. Il peut être composé des grands spécialistes du monde de l'éducation, des représentants d'institutions comme le CIEP, le CNDP et les IUFM, ainsi que des spécialistes internationaux.

*AEF : *Comment allez-vous gérer la question des personnels ?

*Yves Winkin : *Pour ce qui est des enseignants détachés et des chercheurs associés, ils constituent un outil exceptionnel pour les remontées du terrain et il n'est pas du tout dans notre intention de nous en priver. Les écoles normales doivent sortir de l'anti-pédagogisme primaire : nos métiers sont partagés depuis longtemps, ce n'est donc pas une alliance contre-nature. En ce qui concerne le musée de Rouen, je vais leur rendre visite en octobre. Dans le cadre de la diffusion des savoirs, un redéploiement sur la muséologie pourrait devenir la liaison entre ce musée et l'INRP.

*Olivier Faron : *Je rappelle que l'ENS est une structure publique, nous ne sommes pas une entreprise qui mènerait une opération de fusion-acquisition… Et nous n'avons aucune vocation à mener un quelconque « plan social » ! Avec l'INRP, nous serons face aux mêmes problématiques que lors de la fusion des deux ENS, où nous avons défendu l'emploi public : cela s'est bien passé, nous savons faire (AEF n°125555 ). Dans le cadre de la mission d'Yves Winkin, les directions des ressources humaines vont procéder à des entretiens individuels des agents administratifs, y compris les contractuels, afin d'évaluer leurs profils et les possibilités. Le rapport présenté le 15 novembre donnera des orientations scientifiques et nos demandes en termes de masse salariale. Nous allons dire ce que doit être selon nous cet institut, et les moyens que nous demandons en conséquence : nous verrons ensuite si la tutelle nous suit et si les personnels y adhérent.*

AEF : *Quels seront les domaines de recherche à développer ?

*Yves Winkin : *Mon objectif premier est de proposer aux équipes quelques lignes de force. Le rapport de l'Aeres recommande par exemple de renforcer la recherche sur l'enseignement primaire (AEF n°137446 ) : je vais aller voir les enseignants-chercheurs, les directeurs de labos, pour leur demander ce qu'ils en pensent. Je vais aussi m'inspirer des structures comparables à l'étranger, par exemple au Québec (universités de Laval et de Montréal). Ma logique pour la recherche est de reconstituer toute la chaîne éducative, du primaire au supérieur. Il faut en particulier mener une réflexion sur la pédagogie envers les jeunes adultes, arriver à trouver des méthodes d'enseignement spécifiques à l'enseignement supérieur.

*Olivier Faron : *Le travail sur l'éducation peut porter de la recherche la plus fondamentale, avec pourquoi pas les sciences cognitives, jusqu'aux problématiques qui intéressent toute la société. Le centre Alain-Savary pourrait devenir l'agence nationale d'évaluation des politiques d'égalité des chances. Nous sommes dans une logique de renforcement des missions, il faut par exemple plus de réponses aux appels d'offres internationaux. Je pense aussi que l'INRP peut se saisir du métier de la formation continue.

[MNE] Six millions pour rien?

Par is Nor Man Die

vendredi 24 septembre 2010

[Instances]Démission collective de 10 membres extérieurs, nommés par le Ministre, du Conseil Scientifique de l’INRP

Le 22 septembre 2010

A Mme la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Madame la Ministre
Membres nommés du Conseil scientifique de cet institut, nous avons l’honneur de nous adresser à vous à propos de la situation de l’Institut National de Recherche Pédagogique (INRP). Alors même que les deux rapports récemment rédigés à son sujet (rapport « Moret » et rapport de l’AERES) se montraient favorables à la dynamique nouvellement enclenchée dans un institut gardant son autonomie juridique et scientifique, la décision brutale de l’ « insérer » ou de l’ « intégrer » sans personnalité juridique propre dans l’ENS-Lyon de quoi choquer et inquiéter. En tant que conseillers, nous avons participé, dans la mesure de notre disponibilité et dans le cadre d’une organisation du temps souvent très contraignante, à des travaux visant à concrétiser cette nouvelle dynamique scientifique, travaux qui n’ont pas été conduits à leur terme. Nous n’avons jamais été saisis de l’actuel scénario et nous n’avons donc pas été mis en mesure de le réfléchir et de l’influencer, la dernière séance en date des deux conseils n’ayant consisté qu’en une pure et simple information descendante, certes assortie d’échanges, mais sans aucune possibilité d’infléchir la décision. Nous estimons de ce fait que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre notre travail avec quelque chance d’être entendus et nous vous présentons, en conséquence, notre démission. Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations.
M. Artigue, F. Audigier, M. Durand, A. Jorro, K. Ruthven, T. Leney, P. Rayou, B. Rey et A. Robert, membres du conseil scientifique de l’INRP Mme R. Rogers, qui avait déjà présenté sa démission, est solidaire de cette initiative.

mercredi 22 septembre 2010

Absorption de l'Inrp par l'ENS : les personnels protestent

Article publié dans Le Progrès le 22/09/10

A partir de janvier, l'Institut national de recherche pédagogique deviendra un institut interne de l'Ecole normale supérieure de Lyon. Yves Winkin, directeur adjoint de l'ENS, est chargé de préparer cette intégration. La solution la plus probable est de faire de l'Inrp un institut interne de l'ENS Lyon, avec une autonomie de gestion et intellectuelle mais placé sous l'autorité de l'ENS Lyon. Plusieurs questions restent en suspens : en particulier le sort des enseignants (sous tutelle du ministère de l'Education nationale) détachés à l'Inrp à partir du moment où celui-ci passe sous la tutelle du ministère de la Recherche. L'avenir du Musée national de l'éducation de Rouen est aussi indéfini.
Lundi, les personnels de l'Inrp étaient habillés de noir pour signifier leur désapprobation. Une intersyndicale de l'Ens fait aussi savoir ses inquiétudes. Et une pétition en ligne est lancée pour « sauver l'Inrp ». Elle a été signée, à ce jour par environ 1 500 personnes. 
MF

mardi 21 septembre 2010

[Intersyndicale ENS] Absorption de l'INRP par l'ENS : une dissolution inacceptable

Communiqué de l'intersyndicale de l'ENS de Lyon

L'intersyndicale de l'ENS, CGT – FSU – SOLIDAIRES – UNSA, « Pour une ENS démocratique », affirme sa profonde solidarité avec les personnels de l'INRP menacé de dissolution et son inquiétude quant aux conditions de l'intégration à l'ENS des missions et personnels.
Les missions de l'INRP doivent être refondées et confortées avec le maintien et le développement d'un outil national de recherche en éducation associant la complémentarité des expériences entre recherche et acteurs de terrain. L'intersyndicale appelle à signer l'appel des chercheurs et acteurs de l'éducation pour la défense de l'INRP. [http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3245]
L'intersyndicale condamne la violence institutionnelle de la décision de dissolution de l'INRP prise par les ministres alors même que les tutelles portent la responsabilité de la façon dont l'INRP a été laissé à la dérive ces dernières années. Cette violence et le mépris porté aux personnels, jamais sérieusement associés aux choix qui les concernent au premier chef, sont insupportables.
L'ENS comme l'INRP participent du service public de l'éducation et de la recherche, à la défense duquel notre intersyndicale est attachée. L'intersyndicale constate avec regret qu'il n'y a pas pire méthode si l'on souhaite vraiment établir des synergies scientifiques et opérationnelles entre les 2 établissements que cette dissolution/intégration dans l'ENS. Cela ne peut être vécu par les collègues de l'INRP autrement que comme une OPA hostile de la part de l'ENS de Lyon.
L'intersyndicale de l'ENS sera également très vigilante au sort qui sera réservé au Musée national de l'Education sur le site de Rouen et aux autres équipes extérieures.
S'il est normal que le Président de l'ENS de Lyon s'adresse ce jour aux personnels de l'INRP, l'intersyndicale s'étonne qu'aucune information des personnels de l'ENS n'ait été faite, ni aucune saisine des conseils annoncée si ce n'est pour entériner le projet après le 15 novembre.
L'intersyndicale exprime également son inquiétude quant aux conséquences de cette absorption sur les structures internes et le fonctionnement de l'ENS de Lyon elle-même. L'ENS de Lyon est issue de la fusion des deux anciennes ENS lyonnaises au 1er janvier 2010 et elle est bien loin d'avoir achevé sa réorganisation. Il n'est pas possible de vivre et travailler dans un chamboulement permanent, alors que les personnels de l'ENS ont déjà été largement surchargés de travail ces derniers mois.
De deux choses l'une, soit la nouvelle organisation de l'ENS n'est pas remise en cause et alors quelle place sera-t-il laissé à l'INRP, ses structures actuelles et ses personnels ? Ou bien, va-t-on de nouveau réorganiser le fonctionnement des services dès le 1er janvier prochain ? Des questions urgentes se posent dans le cadre d'une intégration de l'INRP comme simple institut interne, sans personnalité juridique propre : où seront affectés les personnels titulaires et comment ? Que deviennent les contractuels de l'INRP comme de l'ENS ? Qui assurera les payes en janvier ? Quels conséquences sur le système d'information ? Quelles conséquences sur les instances représentatives des personnels ?
Les représentants des personnels de l'ENS de Lyon demandent la tenue dans les meilleurs délais d'un CTP sur ces questions.
L'avenir des deux établissements apparaît désormais lié. L'intersyndicale de l'ENS agira avec détermination, de concert avec celle de l'INRP, pour la défense de tous les personnels et de leurs missions.
Lyon, le 20 septembre 2010

[Presse]L'INRP sera intégré à l'ENS de Lyon dès janvier 2011.

Publié le 20/09/10 sur le site http://www.touteduc.fr.

L'Institut National de Recherche Pédagogique deviendra dès le 1er janvier 2011 un institut interne de l'Ecole Normale Supérieur de Lyon, "sans modification du décret statutaire de l’Ecole". "Cette intégration devra aller de pair avec un projet scientifique ambitieux pour le développement de la recherche en sciences de l’éducation qui devra figurer en bonne place dans le futur contrat quadriennal à conclure avec le MESR (ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche), désormais seule tutelle de l’ENS Lyon et donc de l’INRP nouveau, étant entendu que le MEN (ministère de l'Education nationale) s’engage à contractualiser avec l’ENS Lyon sur des sujets d’intérêt pour lui dans le champ de responsabilité de l’INRP", selon le document ministériel.
Jacques Samarut, Président de l’ENS Lyon, et le directeur de l’INRP, Jacques Moret, sont chargés de désigner un chef de projet qui sera lui-même chargé de préparer cette intégration "en s’appuyant sur une équipe dédiée".
"Le statut envisagé pour l’INRP nouveau, c’est celui d’un institut interne de l’ENS Lyon, portant le nom d’INRP, avec une autonomie de gestion et intellectuelle au sein de l'ENS Lyon et une délégation de responsabilité à définir dans son champ de compétence nationale, mais placé sous l’autorité de la Présidence et de la direction de l’ENS Lyon. En tant qu'institut, il lui sera délégué la responsabilité d’assurer les missions fixées par le gouvernement pour l'INRP dans la lettre adressée au directeur en novembre 2009. Les ministres considèrent que le rapprochement entre l'INRP et l'ENS Lyon est une véritable opportunité de constituer un pôle fort dans le domaine des sciences de l'éducation et qui réponde aux attentes des deux ministères", précise le CA de l'INRP.
L'avenir du Musée national de l'éducation de Rouen, quant à lui, n'est pas encore arrêté. "Son futur positionnement fera l'objet d'une réflexion conduite avec les ENS Ulm et Lyon, sans a priori quant aux choix de son rattachement à l'une ou l'autre des écoles ou aux deux", précise le CA de l'INRP.
Concernant le devenir du personnel, le directeur de l’INRP en liaison avec la présidence de l'ENS Lyon, devrait avoir à charge "de mener un dialogue constructif avec les représentants des personnels de l’institut pour trouver des solutions qui concilient l’intérêt du service et les intérêts propres des personnels".
En réaction à cette annonce, le personnel de direction de l'INRP a fait savoir sur son blog qu'il persistait "à demander la création d’un établissement ayant l’autonomie comptable, scientifique, contractuelle et la personnalité juridique et morale lui permettant d’assurer ses missions nationales et internationales au service de la recherche en éducation et en formation et de ses acteurs."
Une pétition "contre la dissolution de l'INRP" est accessible sur le net.

[Document] La recherche à l'INRP, note de travail

Réflexion de M.Winkin (nommé par l'ENS pour présenter un projet d'insertion de l'INRP) ayant servi au groupe de travail chargé de la partie "recherche" du projet d'établissement présenté au conseil scientifique de fin juin 2010


 

[Radio] L’état de l’école en France, entre mythe et réalité

Interview diffusée sur France-Info le 15 septembre 2010

L’Atlas des fractures scolaires en France sort aux éditions Autrement et fait le point sur l’état de l’école en France.
Depuis trois ans, l’Education nationale diffuse beaucoup moins d’évaluations sur l’état de l’école qu’auparavant.
L’Inspection générale est quasi muette alors qu’elle était jusque-là autorisée à publier une vingtaine de rapports par an, plus un rapport annuel dont la loi impose la publication ; la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance ne diffuse qu’une trentaine de notes publiques contre le double il y a 5-6 ans ; l’Institut national de recherche pédagogique, l’INRP, va probablement devenir un simple département de l’Ecole normale supérieure ; le Centre international d’études pédagogiques, qui publie la Revue internationale d’éducation, est sans directeur depuis trois mois...
Après 15 ans de relative transparence sur ses évaluations, l’Education nationale a changé de politique.
D’où l’intérêt de cet Atlas des fractures scolaires en France , que publient les éditions Autrement. Il est signé par deux chercheurs en géographie, Patrice Caro et Rémi Rouault.
Le sous-titre de l’Atlas est : Une école à plusieurs vitesses. "La durée pour arrivée au baccalauréat diffère en fonction de la classe sociale des parents", explique Rémi Rouault. "Ce qu’on introduit dans notre livre c’est l’espace vécu."

samedi 18 septembre 2010

[Communiqué] CA du 17 septembre : communiqué des délégués du personnel à l'issue de la séance


Les élus représentants des personnels au Conseil d’Administration et au Conseil Scientifique de l’Institut National de Recherche Pédagogique (INRP) ont été informés des décisions ministérielles concernant la "refondation" de leur institut lors d’une séance extraordinaire tenue le 17 septembre 2010.
À compter du 1er janvier 2011, l’INRP devient un institut interne de l’ENS de Lyon. Il conserve son nom, perd sa personnalité juridique et sa gestion dépend d’une délégation de l’ENS de Lyon. Une mission confiée à Jacques Samarut, Président de l’ENS de Lyon, doit préparer l’intégration de l’INRP à l’ENS. Un chef de projet a été désigné pour formaliser les missions du nouvel INRP pour le 15 novembre. Les objectifs généraux évoqués ne précisent rien pour l’instant sur le contenu de ces missions. Le musée national de l’éducation (Rouen) est l’objet d’une inspection (Éducation nationale, Enseignement Supérieur et Culture) dont les conclusions sont attendues aussi pour le 15 novembre. La bibliothèque de l’INRP et ses collections deviennent propriété de l’ENS de Lyon.
Le CA de l’INRP sera informé, sans délibération, des modalités de l’intégration, que seul le CA de l’ENS de Lyon votera. Deux cellules sont créées, l’une chargée du pilotage et du suivi de l’intégration est placée sous l’autorité des directeurs de cabinet, la seconde, dite cellule de proximité, est chargée de sa mise en œuvre. Les modalités d’intégration des personnels (affectation, détachement, mutation…) feront l’objet d’entretiens individuels.
La DAF prévoit toujours un budget pour l’INRP (à hauteur de 15 millions) dont le transfert à l’ENS de Lyon est un simple jeu d’écriture.

Devant cette décision ministérielle –dont le classement de Shanghaï est la justification et les modalités d’application proches d’un plan social– les personnels de l’INRP persistent à demander la création d’un établissement ayant l’autonomie comptable, scientifique, contractuelle et la personnalité juridique et morale lui permettant d’assurer ses missions nationales et internationales au service de la recherche en éducation et en formation et de ses acteurs.
Ils restent sidérés et furieux devant la brutalité d’une décision tranchante qui ne tient compte ni des évaluations favorables ni des compétences individuelles et collectives, aussi douloureuse qu’incompréhensible face à leur engagement actuel dans la rénovation de leur institut. Ils appellent tous les acteurs de l’éducation –chercheurs, enseignants, parents, administrateurs, élus territoriaux, citoyens– à être solidaires dans la défense d’un établissement sans équivalent en France.

[administration] Conseil d'administration du 17 septembre : déclaration de M. Bigot, président


Réunion des Conseils de l'INRP le 17 septembre 2010 : examen des rapports en vue de la refondation de l'INRP. Déclaration du Président.

Les ministres ont demandé à Jacques Moret directeur de l’INRP, de conduire une mission de réflexion sur les perspectives de la refondation de l’établissement dans la lettre de mission qu’il a reçu à l’occasion de sa nomination. Cette lettre rappelle les trois missions complémentaires de l’INRP : la recherche, socle de l’établissement, l'expertise mobilisable en réponse à des commandes d’intérêt national de la part du Gouvernement, l’ingénierie pédagogique pour l’ensemble du secteur éducatif, du primaire au supérieur.

Il est indiqué que " le nouvel INRP doit :
·          conduire une recherche en pédagogie sur tous les champs disciplinaires en veillant à la dimension souvent interdisciplinaire des savoirs ;
·          apporter des réponses à des commandes d'expertises du Ministère de l'Éducation Nationale et du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche sur le système éducatif ;
·          participer à la conception de nouvelles méthodes de transmission et de diffusion des savoirs en particulier par les nouvelles technologies et cela à tous les niveaux : primaire, secondaire, supérieure, formation initiale et continue ;
·          être une plateforme d'accueil pour les enseignants chercheurs de tout le territoire intéressés aux questions d'enseignement et de pédagogie ;
·          projeter son activité à l'international. Il doit être connu en dehors de nos frontières. L'Europe et la francophonie doivent être dans ses grandes priorités. ».

Il y est également indiqué que « intégré à l’ENS Lyon, le nouvel INRP doit pouvoir être saisi directement par sa ou ses tutelles ».

Sur ces bases, un important travail collectif de réflexions a été initié par le directeur. Des groupes de travail se sont mis en place. Les Conseils ont été informés de leurs travaux qui se sont prolongés pendant tout le premier semestre de l’année 2010. Fin juillet 2010, le directeur a remis son rapport aux Ministres conformément au calendrier convenu avec eux. Je crois pouvoir dire de l’ensemble des avis reçus à mon niveau que ce rapport a été considéré par tous ses lecteurs comme de grande qualité et répondant bien aux besoins de l’exercice, en dressant un bilan précis de la situation et des possibles. Je souhaite adresser publiquement ici mes remerciements à Jacques Moret, le directeur de l'INRP, pour le travail remarquable accompli. Ce rapport a été diffusé, le 27 août, dès que cela a été matériellement possible après les congés, à l’ensemble des membres des conseils et aux organisations syndicales, puis dans les jours qui ont suivi à l’ensemble du personnel.

En parallèle, l’AERES a mené, selon le calendrier prévu, l'évaluation de l’établissement sachant que le comité de visite s’est rendu sur place à la fin du printemps. L’agence a transmis, comme traditionnellement dans le cadre de ses procédures, à la direction de l’établissement un rapport préliminaire fin juillet. La direction était alors invitée à identifier les éventuelles erreurs factuelles et à faire part de ses observations et réactions de fond dans les meilleurs délais, ce que le directeur a fait dès le 2 septembre. Ensuite, l’AERES, ayant pu prendre en compte la part des remarques qu’elle jugeait pertinentes, en fait uniquement les quelques coquilles et erreurs factuelles détectées, a rédigé son rapport définitif. Le directeur a reçu ce rapport définitif le 7 septembre et il fut diffusé le jour même, ou le lendemain, à l’ensemble des membres des conseils et aux organisations syndicales avec les observations du directeur.

Je veux ici saluer l’extrême diligence que la direction de l’INRP comme l’AERES ont eu à tenir les délais très contraignants que je sollicitais de leur part pour que les personnels et les membres des conseils aient tous les documents à leur disposition dès que possible. Je les en remercie.

L’objet de notre conseil est aujourd’hui de débattre de ces différents rapports et de l’avenir de l’INRP sachant que les ministres, sur la base des analyses et propositions du rapport du directeur, et après avoir pris connaissance du rapport d’évaluation de l’AERES, ont désormais arrêté leur décision sur les conditions générales de l’insertion de l’INRP nouveau dans l’ENS Lyon. Ils m’ont prié de vous faire part de cette décision et de la procédure qu'ils ont retenue pour avancer. C’est sur la base de l'ensemble de ces informations que nous allons débattre et que chacun pourra solliciter des compléments d'information et in fine exprimer son avis.

L’orientation retenue par les ministres est « une intégration de l’INRP au sein de l’Ecole normale supérieure de Lyon à compter du 1er janvier 2011, sans modification du décret statutaire de l’Ecole. […] Cette intégration devra aller de pair avec un projet scientifique ambitieux pour le développement de la recherche en sciences de l’éducation qui devra figurer en bonne place dans le futur contrat quadriennal à conclure avec le MESR », désormais seule tutelle de l’ENS Lyon et donc de l’INRP nouveau, étant entendu que « le MEN s’engage à contractualiser avec l’ENS Lyon sur des sujets d’intérêt pour lui dans le champ de responsabilité de l’INRP ».

Suite à cette décision, les ministres ont chargé par une lettre Jacques Samarut, Président de l’ENS Lyon, et le directeur de l’INRP, Jacques Moret, de désigner ensemble un chef de projet qui sera lui-même chargé de préparer cette intégration en s’appuyant sur une équipe dédiée » afin de donner les meilleures chances de  réussite au processus engagé. Je crois savoir que Jacques Samarut et Jacques Moret ont l’intention de réunir les personnels de l’INRP dès lundi prochain pour leur présenter ce chef de projet et l’organisation qu’ils envisagent de mettre en place autour de cette équipe dédiée qui reste constituer.

Pour que chacun comprenne bien le statut envisagé pour l’INRP nouveau, c’est celui d’un institut interne de l’ENS Lyon, portant le nom d’INRP, avec une autonomie de gestion et intellectuelle au sein de l'ENS Lyon et une délégation de responsabilité à définir dans son champ de compétence nationale, mais placé sous l’autorité de la Présidence et de la direction de l’ENS Lyon. En tant qu'institut, il lui sera délégué la responsabilité d’assurer les missions fixées par le gouvernement pour l'INRP dans la lettre adressée au directeur en novembre 2009. Les ministres considèrent que le rapprochement entre l'INRP et l'ENS Lyon est une véritable opportunité de constituer un pôle fort dans le domaine des sciences de l'éducation et qui réponde aux attentes des deux ministères (besoin de développer des recherches/actions, des appels à projet, des recherches/évaluation sur les réformes et les expérimentations pédagogiques), tant pour l'enseignement scolaire que pour l'enseignement supérieur, par exemple en contribuant aux réflexions des besoins nouveaux de formation des futurs enseignants ;

Sur le point particulier du Musée national de l’éducation à Rouen, les ministres (MESR, MEN, Culture et communication) ont sollicité l’IGAENR et l’Inspection générale des affaires culturelles pour faire le point sur le fonctionnement actuel du musée et leur faire des propositions avant le 15 novembre sur l’avenir de ce musée et son meilleur positionnement institutionel. La question du positionnement du service d’histoire de l’Education fera également l’objet d’une attention particulière des ministères, sachant que le ministère de l’Education nationale comme le Ministère de la rechercher et de l'enseignement supérieure ont confirmé leur intérêt pour les recherches menées par ce service et leur volonté de voir assuré sa pérennité.  Son futur positionnement fera l'objet d'une réflexion conduite avec les ENS Ulm et Lyon, sans a priori quant aux choix de son « rattachement » à l'une ou l'autre des écoles, ou aux deux.

Les ministres du MEN et du MESR demandent au directeur de l’INRP en liaison avec la Présidence de l'ENS Lyon, à la suite de ces Conseils, de mener un dialogue constructif avec les représentants des personnels de l’institut pour trouver des solutions qui concilient l’intérêt du service et les intérêts propres des personnels. Les ministres souhaitent pouvoir donner des garanties aux personnels de l'INRP sur la prise en compte de situation pour que cette intégration au 1er janvier, dont il a été vérifié par les services du Ministère qu'elle est techniquement possible, répondent pleinement à leur préoccupation sur ce point.

Pour préciser les objectifs ministériels et la procédure ou en réponse à des questions, il est indiqué ce qui suit.

Sur la base du rapport sur l'INRP et les orientations retenues par les ministres, les deux ministères ont engagé une réflexion commune sur l'INRP nouveau en veillant à traiter l'ensemble des questions relatives au devenir de l'établissement actuel dans toutes ses composantes et de ses personnels.

Une cellule sera mise en place pour piloter l'ensemble des opérations sous l'autorité des deux directeurs de cabinet et associant les directeurs de l'INRP et de l'ENS, la DGESIP, la DGESCO, le secrétariat général du ministère (DAF et DAJ). Une autre cellule dite "de proximité" associant l'ENS, l'INRP, le rectorat) et des représentants de la tutelle sera mise en place pour conduire l'ensemble des travaux localement.

Les ministères s'engagent sur une information régulière et une association étroite des représentants du personnel dans le déroulement de ces différentes étapes. Le CA du 17 peut contribuer à en définir les modalités.
Les étapes identifiées sont les suivantes :
 - formalisation des missions de l'INRP nouveau et identification, en concertation avec l'INRP actuel et l'ENS Lyon, des différentes structures d'accueil éventuel, hors ENS Lyon, des composantes de l'établissement localisées à l'extérieur de Lyon :
- information du CA de l'INRP lors d'une nouvelle réunion sur le projet comprenant l'insertion au sein de l'ENS pour l'établissement de Lyon, les pistes pour le centre de Rouen et le SHE Paris, le calendrier et les modalités envisagées,
- examen individuel de la situation de chacun des personnels de l'INRP pour identification des modalités et du calendrier d'intégration dans la ou les nouvelles structure selon leur statut (affectation, détachement, délégation, mise à disposition transitoire...). Les conséquences des décisions qui seront retenues quant à l'évolution des différentes composantes de l'INRP seront prises, notifiées et appliquées dans le strict respect et avec une attention bienveillante de la situation de chaque agent et de ses droits au regard de la réglementation applicable.
- identification et définition des modalités de transfert immobilier entre l'INRP actuel et l'ENS Lyon
- préparation des textes associés
- examen des projets de textes par les CTP de l'INRP et de l'ENS sur l'intégration à l'ENS, le devenir du SHE et du musée, si mesures particulières,  la nouvelle organisation et  les modalités d'accueil des personnels, les mesures d'accompagnement de la restructuration, ... Le CA de l'INRP n'a pas à se prononcer formellement sur le devenir de l'établissement par une délibération.
- délibération du CA de l'ENS concernant l'intégration de l'INRP nouveau au sein de l'ENS sous une forme qui garantira la prise en compte de la mission "recherche en éducation et transfert des résultats vers le monde scolaire" et des autres missions confiées à l'INRP nouveau. Cette intégration ne nécessite pas de modification du statut de l'ENS Lyon. Elle aura une traduction dans le contrat d'objectifs de l'ENS qui précisera cette dimension nouvelle son activité
- décisions individuelles
- transfert budgétaire des moyens associés aux différentes entités concernées (Lyon, Rouen, Paris), selon les solutions retenues
- décret de dissolution de l'INRP tel qu'il existe actuellement au profit de l'INRP nouveau, une fois celui-ci créé.


vendredi 17 septembre 2010

[SNESUP] INRP : Contre le démantèlement

Communiqué du SNESUP et du SNCS envoyé à la presse.

Après  sa  délocalisation  à  Lyon,  l'INRP  est à nouveau en butte à des attaques visant à son démantèlement.

Le  SNESUP  et  le  SNCS  affirment  leur attachement au rôle dévolu à un institut  national de recherche au service de la recherche en sciences de l’éducation et de tous les acteurs de l'éducation.

Les  personnels  de l'INRP ont exprimé leur volonté de le voir transformé en  EPST,  structure  qui  permettrait  de  mieux répondre à ses missions élargies, tout en conservant la maîtrise de sa politique scientifique.

L'INRP  présente  une  originalité  en associant des personnels de divers statuts  sous  la  double  tutelle du MESR et du MEN et accomplissant des missions de recherche, d’expertise et de médiation.

Le  SNESUP  et le SNCS dénoncent le risque d’abandon du Musée national de l'Education,  d’éclatement  de  l'équipe  « la Main à la Pâte », et de la disparition de services, notamment celui d'histoire de l'éducation.

Le  SNESUP  et  le SNCS considèrent que la solution avancée d'intégration autoritaire  comme  institut  de  l'ENS  de Lyon ne répond pas aux enjeux engageant le système éducatif. Une tout autre solution devrait allier les disciplines  universitaires, leurs méthodologies et  la recherche sur les pratiques sans opposition, ni juxtaposition.

Le  SNESUP et le SNCS  demandent donc que des négociations sur le devenir de  l'INRP soient ouvertes, permettant notamment la  définition concertée d’un  projet  scientifique  pour  l’institut  et  son inscription dans le paysage national et international de la recherche en Education.

lundi 13 septembre 2010

L'Inrp critiqué mais défendu... dans ses missions à la veille de son intégration

article paru dans "le Progrès" le 09/09/10

Décidément, l'affaire est dans le sac. Comme annoncé avant-hier dans nos éditions, l'Institut national de recherche pédagogique vit ses dernières semaines d'autonomie totale, avant d'être intégré à l'Ecole normale supérieure de Lyon.
Un rapport encore non public, réalisé par l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, confirme cette option mais en fixant des garde-fous. « L'intégration de l'Inrp dans l'ENS de Lyon exige que cette dernière prenne en considération toutes les missions de l'Inrp ».
Le rapport cite « la diffusion des résultats de la recherche en éducation, l'évaluation des innovations pédagogiques, l'expertise opérationnelle, acquise sur le terrain grâce au réseau des enseignants associés, les actions de formation des enseignants, notamment du primaire, la veille scientifique et technologique, et la conservation des collections muséographiques et bibliographiques en matière de recherche en éducation ». Plus loin, l'Aeres donne l'alerte : l'Inrp a déjà vu « sa capacité d'action se restreindre » au nom « de la rationalisation ». Le rapport souligne, pour autant, des défaillances déjà pointées dans de précédents audits, notamment le manque de visibilité de l'institut et des actions de recherche encore trop dispersées.
En réalité, cela fait plus d'un an que le sort de l'Inrp se dessine. Quelques semaines après son arrivée, le directeur, Jacques Moret, avait d'ailleurs évoqué « l'insertion de l'Inrp dans la nouvelle ENS ».
Les informations émergent à point nommé, juste après le rapport de l'Aeres, et quelques semaines avant le remaniement ministériel. Intégré ? Inséré ? Chapeauté ? Absorbé ? Les modalités juridiques qui relieront cet institut national à l'ENS de Lyon sont à définir ainsi que la nouvelle tutelle : le passage au ministère de la Recherche générerait 13 millions d'économie pour l'Education nationale.
Selon les syndicats l'avenir promis constitue « une menace » sur « la recherche pédagogique au sein du service public d'éducation ». 
M.F.

dimanche 12 septembre 2010

[Point de vue] L’agonie de l’INRP

Texte publié le 02/07/10 sur le blog http://blog.educpros.fr

Compte tenu de la situation exceptionnelle que je vis actuellement dans mon lieu de stage : l’Institut National de Recherche Pédagogique à Lyon (INRP), je me dois de vous tenir informés de ce qui se passe du côté de l’éducation en France et plus précisément des actions discrètes mais réelles de la part du Ministère de l’Education Nationale.

Outre les suppressions de postes, que ce soit pour le primaire ou le secondaire, pour “améliorer la disponibilité de la ressource enseignante”, le Ministère se charge également, restrictions budgétaires oblige, de faire le ménage dans ce qu’il juge inutile… C’est vrai, après tout, ca sert à quoi un Institut National de Recherche Pédagogique ? A part réfléchir sur des questions essentielles : l’éducation prioritaire, les TICE, la mise en place du socle commun, apporter des solutions aux néo-titulaires désemparés face à des élèves “rebelles”, penser à la manière de transmettre les savoirs, former des formateurs, concevoir des ressources pédagogiques pour les enseignants, entretenir la conservation du patrimoine de l’éducation, créer des partenariats nationaux et internationaux, permettre à des enseignants plus ou moins isolés dans leur classes à réfléchir ensemble à leurs pratiques… Non, en fait vraiment ca sert à rien la pédagogie ! Une formation purement académique suffit largement pour enseigner !

Hier assemblée générale syndicale à l’INRP : 150 personnes réunies pour discuter de l’avenir… avenir sombre compte tenu de la décision de la part du ministère de la dissolution de l’INRP. Révoltes, discussions houleuses mais aussi sentiment d’impuissance et d’abandon étaient au rendez-vous…Certes l’institut sera rattaché à l’ENS Lyon mais on peut déjà dire adieu aux contractuels et bon voyage aux 10 salariés du musée national de l’éducation à Rouen, à ceux de l’annexe INRP à Marseille…

Les enseignants associés (enseignants primaire et secondaire détachés pendant quelques années pour réfléchir sur leurs pratiques) disparaîtront et les enseignants chercheurs retourneront dans leurs universités. Dur ! Certains de mes collègues, proches de la retraite et ne souhaitant pas une mutation, songent même à une reconversion professionnelle.

Mais que faire ? L’heure est bien à compter les sous de la tirelire et l’INRP n’est pas un cas à part, ce n’est qu’une victime sur la liste qui ne laisse pas de place pour les “pédagos”. Moi je vous dis les amis, les pédagogues peuvent déjà mettre de côté leurs ambitions et attendre, espérons-le, de jours meilleurs…

Du coup, j’hésite entre plusieurs titres de mémoire : “L’agonie de l’INRP”, “L’INRP ça sert à rien”, “Mort à petit feu de l’INRP”… Bon sinon, j’espère que vous allez tous bien et que tout roule dans vos stages et vos vies personnelles”… Stagiaire en Master

samedi 11 septembre 2010

[SHE] Communiqué des personnels du Service d’histoire de l’éducation de l’INRP

publié le 8 juillet 2010

Les personnels du Service d’histoire de l’éducation, ont appris lundi dernier la destitution par téléphone de leur directeur, Pierre Caspard, par le directeur de l’INRP. En l’absence de toute justification, cette décision apparaît comme l’ultime tentative de déstabilisation et de liquidation du SHE.
Cette décision fait suite, depuis septembre 2009 et la nomination de Jacques Moret à la tête de l’INRP, à une série de jugements publics dépréciatifs sur la qualité et la pertinence de notre travail. Ces jugements s’apparentent, pour le moins, à une entreprise de dénigrement systématique. Les derniers propos en date ont été tenus à l’occasion du Conseil d’administration de l’INRP du 28 juin 2010. Le directeur de l’INRP y a laissé entendre que les travaux de l’Unité n’étaient plus pertinents et affirmé qu’elle n’entrerait plus dans les thématiques nouvelles retenues pour l’INRP.
Le personnel du service conteste ces affirmations. D’une part, la simple mise en parallèle de ces thématiques et des axes de recherche du SHE démontre que les activités du service s’inscrivent pleinement dans ces thématiques. D’autre part, pendant longtemps URA CNRS, le SHE a été doté par la direction de l’INRP d’un comité d’évaluation totalement externe, qui depuis 2007 a la charge de se prononcer sur son activité scientifique. Les évaluations réalisées à trois reprises sur la base du rapport d’activité de l’Unité (dont la dernière a eu lieu le 5 juillet dernier) ont toujours souligné la qualité et la pertinence des choix scientifiques du SHE. La suppression de ce comité, composé d’experts reconnus et indépendants, décidée le 5 juillet 2010 par le directeur de l’INRP, participe manifestement d’un même refus de fonder scientifiquement tous les jugements ou décisions.
De plus, alors que le directeur réclame avec constance depuis septembre 2009 l’intégration de toutes les services de l’INRP dans des Unités mixtes de recherche, il oppose une fin de non recevoir à l’association du SHE avec l’ENS Ulm dans le cadre d’une UMR. Or ce rapprochement, inscrit depuis 2002 dans les objectifs de l’INRP, a reçu le soutien des personnels concernés, qui ont signé en ce sens une déclaration commune, ainsi que celui de la directrice de l’ENS. Ce refus n’a été justifié par aucun argument scientifique ou autre.
Enfin, l’annonce de la nomination d’Annie Renonciat, professeur de littérature, comme directeur intérimaire du SHE, est incompréhensible et témoigne d’un grand mépris vis-à-vis du travail mené depuis de longues années. Ce professeur n’a aucune légitimité en matière d’histoire de l’enseignement, spécialité du service pour lequel la compétence, l’expertise et la qualité de son travail sont reconnues nationalement et internationalement. Nommer à notre tête un directeur intérimaire, même professeur d’université, ne bénéficiant d’aucune reconnaissance scientifique et institutionnelle dans ce champ de recherche manifeste une méconnaissance volontaire du travail scientifique. Quel bilan à la tête du pôle scientifique de Rouen pourrait justifier une telle nomination ? Comment expliquer enfin cette nomination, alors que le directeur de l’INRP a déclaré au cours du dernier Conseil scientifique qu’elle n’était pas la personne adéquate pour ce poste et qu’il y a au sein du service des personnes qualifiées pour remplir cette fonction ? Comme au Musée national de l’éducation ou ailleurs, ce dénigrement systématique et l’incertitude quant à notre sort ont rendu particulièrement difficile l’exercice de nos fonctions cette année.
Au vu de l’ensemble de ces éléments, les personnels du SHE considèrent donc que les dernières décisions du directeur de l’INRP concernant ce service ne relèvent que d’une volonté de destruction immédiate, sans donner le temps à une évaluation d’avoir lieu ou aux tutelles de trancher sur son avenir. Les personnels du Service d’histoire de l’éducation

vendredi 10 septembre 2010

[Presse] L’INRP entre dilution et dissolution

Article publié le 10.09.10 sur http://www.educpros.fr

L’avenir de l’INRP (Institut national de la recherche pédagogique) est en train de se jouer ou de se rejouer. Deux rapports, celui du directeur de l’Institut et celui de l’AERES préconisent son rapprochement institutionnel avec l’ENS de Lyon.
Deux rapports réduisant la voilure de l’INRP sont tombés coup sur coup en juillet 2010. Le rapport de l’AERES recommande de « reconnaître et conforter l’identité de l’INRP, en liaison avec l’ENS de Lyon, en le dotant d’un statut qui lui donne l’autonomie nécessaire pour remplir l’ensemble de ses missions nationales et pour devenir pour le pays une tête de réseau en sciences de l’éducation». Une formulation qui laisse ouverte différentes formes d’intégration avec la menace d’une réduction sévère des missions de l’Institut.
Le rapport de l’AERES suggère aussi des suppressions de postes, mais parmi les personnels techniques et administratifs, dont les effectifs sont supérieurs à ceux de la recherche. « La gestion administrative pourrait vraisemblablement supporter, sans perte notable de qualité, une diminution modéré des effectifs, déjà largement initiée depuis quelques années », indique l’AERES dans son rapport. Autres mesures d’économies envisagées : développer davantage les contrats de recherche et réduire les publications papier. « Le montant (un million d’euros) de la délégation consentie par le CA au directeur » est par ailleurs jugé « élevé » par les rapporteurs.

Les enseignants détachés en ligne de mire

Dans son propre rapport, Jacques Moret, le directeur de l’INRP nommé il y a un an, propose lui aussi une « insertion au sein de l’ENS ». Celle-ci pourrait se faire « soit dans le cadre du contrat quadriennal de l’ENS de Lyon avec l’Etat, soit en direct avec la composante qu’il représentera au sein de l’ENSL ». Il préconise une "universitarisation" de l’Institut avec une tutelle unique, celle du ministère de l’Enseignement supérieur contre la double tutelle Education nationale-Enseignement supérieur actuelle.
Cette proposition se traduirait par la suppression de l’emploi des enseignants du secondaire détachés pour faire de la recherche, qu’il compte remplacer par 15 postes d’enseignants-chercheurs. L’INRP est actuellement composé de 230 personnels sur son budget propre, dont seulement un tiers pour la recherche. L’originalité de son réseau scientifique repose sur les quelque 800 « chercheurs associés », pour la plupart des professeurs du secondaire mis à disposition à temps partiel ou rémunérés sur des crédits d’heures supplémentaires.

L’Education nationale en pleine réévaluation

Sur un budget consolidé de 19 millions d’euros, l’INRP bénéficie d’une subvention de l’Etat de 13 millions d’euros qui assure l’essentiel de son fonctionnement. De quoi attiser, selon certains, des envies d’économies pour le ministère de l’Education nationale, en vue de la réduction des 16 000 postes en 2011.
Une idée qui n’est pas neuve. Un rapport d’audit de 2007 recommandait même la dissolution de l’INRP dans l’optique de la réduction du nombre de fonctionnaires (RGPP). Et l’institut de recherche, créé sur les fondations du Musée pédagogique par Jules Ferry et aujourd’hui installé à Lyon, Paris, Rouen et Marseille, est dans la ligne de mire de plusieurs rapports depuis plus de 15 ans. L’AERES suggère que l’INRP, après avoir été démembré en partie dans les années 1970, se rapproche de nouveau du CNDP et de l’ESEN, pour éviter des missions en doublon.
Cette restructuration intervient dans un contexte où la plupart des structures d’évaluation du système éducatif sont en sous-régime ou carrément sans direction, comme le relèvent les auteurs du précieux Atlas des fractures scolaires en France que publient les éditions Autrement. L’OVE (Observatoire de la vie étudiante) est toujours sans président et le CIEP (Centre international d’études pédagogiques) sans directeur, alors qu'il édite la Revue internationale d'éducation. L’IGEN (Inspection générale de l’Education nationale), qui ne publie quasiment plus aucun rapport, pas même son rapport annuel l’an passé, a toujours pour doyen François Perret, dont le mandat expirait fin juillet. La DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) quant à elle a vu la diffusion de ses publications largement réduite ces dernières années (ses Notes d’informations sont passées de 51 en 2007 à 18 en 2009). Pour leur part, les Cahiers pédagogiques se sentent menacés après la réduction de moitié de la subvention ministérielle à la rentrée.     
Ironie de l’histoire ? Luc Chatel avait remis en avant l’INRP, en avril 2010, en lui demandant d’organiser un séminaire sur « l’école et la nation » suite aux polémiques suscitées par le débat sur l’identité nationale. Une bouée avant le lâchage ?
Fabienne Guimont

jeudi 9 septembre 2010

[Lettre] Lettre aux ministres de l'Education Nationale et de la Recherche

(Une version de ce texte a été envoyée à Mme. Pécresse, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche)

Les sections syndicales de l’INRP, CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Éducation
Cachan, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, le 9 septembre 2010


Lettre ouverte des personnels de l’INRP…
à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale



Monsieur le Ministre,

Quel devenir pour l’Institut National de Recherche Pédagogique ?
Êtes-vous vraiment favorable à sa disparition par absorption dans l’ENS de Lyon, à l’abandon de la tutelle de l’Éducation nationale, à la suppression de l’association d’enseignants du premier et du second degrés à la recherche ? Quel serait le bénéfice pour votre ministère de détruire cet instrument unique qu’est l’INRP ?
Vous venez, avec Madame la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de confier à J. Samarut, Président de l’ENS de Lyon, une mission sur les “conditions d’intégration” de l’INRP à cet établissement ; lors d’une séance extraordinaire, le Conseil scientifique et le Conseil d’administration de l’INRP, le 17 septembre 2010, doivent être informés des orientations retenues par ses tutelles concernant l’évolution de l’INRP et la procédure choisie pour les mettre en œuvre.
Dans ces circonstances, les divergences entre les conclusions du Rapport Moret et les recommandations du Rapport préliminaire de l’AERES laissent les personnels perplexes et inquiets. Refusant le statu quo, ils attendent de la refondation annoncée, comme le mentionne le rapport Moret, un approfondissement des missions de l’INRP, une opportunité pour “repenser ses priorités scientifiques de façon globale en cohérence avec le paysage existant de la recherche en éducation” (p4) et assurer un fonctionnement en réseau garant de “la valeur ajoutée de l’INRP au système éducatif” (p5). Si ces visées correspondent aux préconisations de l’AERES de “pérenniser les missions centrales de l’INRP” –diffusion des résultats de la recherche en éducation, évaluation des innovations pédagogiques, expertise opérationnelle acquise sur le terrain grâce aux enseignants associés, actions de formation des enseignants, veille scientifique et technologique, conservation et développement des collections muséographiques et bibliographiques en matière de recherche en éducation– (p.27),  les propositions du rapport Moret, marquées par la RGPP et le désintérêt des ministères pour les questions éducatives, sont en contradiction avec ces objectifs.
Le rapport Moret souligne qu’“aucun autre établissement n’offre un service comparable en France” en couvrant à la fois les domaines de la recherche, de l’ingénierie pédagogique, de l’expertise, des ressources et de la médiation” (p.60) pour autant l’éventail des solutions –plateforme de recherche sans chercheurs permanents, abandon du Musée National de l’Éducation (Rouen), saupoudrage ou dilution de l’histoire, abandon de la tutelle Éducation nationale et du programme 214 de la LOLF, rattachement exclusif à la Recherche et au programme 150, repli régional par l’insertion dans l’ENS de Lyon, etc.– dessine un avenir en creux, étiolé, contraint, tournant le dos aux intérêts majeurs du système éducatif. La “préservation” de l’identité de l’INRP lors de l’intégration dans l’ENS de Lyon serait illusoire dans ces conditions et contreviendrait à la recommandation de l’AERES “de ne pas mettre en péril la vocation nationale de l’INRP ni sa capacité à accompagner les nécessaires évolutions du système éducatif français” (p27)
Les missions de l’INRP ne sont pas celles de l’ENS de Lyon ce que souligne le rapport préliminaire de l’AERES qui recommande de “reconnaître et conforter l’identité de l’INRP, en liaison avec l’ENS de Lyon, en le dotant d’un statut qui lui donne l’autonomie nécessaire pour remplir l’ensemble de ses missions nationales et pour devenir pour le pays une tête de réseau en sciences de l’éducation sur la base de partenariats régionaux, nationaux et internationaux” (p.29).
Les questions d’éducation et de formation doivent être traitées à l’écoute de tous les acteurs en s’inscrivant dans la durée, en s’appuyant sur des composantes, des compétences, des métiers complémentaires. L’INRP est en mesure de proposer une démarche efficace, offrant les mêmes garanties de confrontation internationale et de robustesse des résultats de recherche que la communauté scientifique à laquelle il appartient, mais prenant en compte les expériences sociales sur l’éducation. Trop de réformes ont échoué ou été détournées parce qu’elles avaient négligé cette expérience. L’aide au pilotage implique une circulation des savoirs entre l’Université, les responsables politiques et administratifs, le corps enseignant et les personnels d’encadrement, les lieux de formation, les parents, les élèves, les collectivités territoriales.
L’INRP, dont l’histoire se confond avec celle de l’École républicaine, a la légitimité et la logistique pour assurer une telle mission qui a des implications statutaires, humaines, financières et de gestion. Il doit être national, autonome, porteur d’un programme national de recherche en éducation et formation pour travailler en réseau national et international avec tous les acteurs du monde éducatif, avec les décideurs français et européens et participer à la constitution du volet recherche de la formation des enseignants qui doit se développer en France comme il l’est à l’étranger.
Dans ces conditions, il n’est pas possible, au 1er janvier 2011, de faire de l’INRP refondé un appendice de l’ENS de Lyon, qui a déjà à surmonter les conséquences de sa fusion entre lettres et sciences. L’INRP refondé doit être un EPST, sous tutelle interministérielle, conservant ses métiers et ses composantes, inscrit à la fois dans les programmes 150 et 214 de la LOLF, disposant des moyens financiers et humains à la hauteur de ses missions. Alors, tous les partenariats scientifiques, institutionnels et de gestion pourront être fructueux, avec l’ENS de Lyon bien sûr, mais aussi le CNDP, le CNED, l’ESEN…

Voulez-vous vraiment, Monsieur le Ministre, renoncer à la tutelle de l’Éducation nationale sur l’INRP et le dissoudre dans l’ENS de Lyon, détruire l’association des enseignants à la recherche en supprimant les moyens pour les enseignants détachés et associés ? Serez-vous le ministre de l’Éducation nationale qui, comme le relève déjà la presse, “invente l’institut de recherche jetable” ?
Les personnels de l’INRP souhaitent une refondation constructive de leur institut, sans violence institutionnelle des tutelles venant s’ajouter à “l’instabilité de la gouvernance” dénoncée par l’AERES.

Avec toute notre considération


Les sections syndicales de l’INRP, CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Éducation

mardi 7 septembre 2010

[Presse] L'ENS de Lyon absorbera bientôt l'Institut national de recherche pédagogique

Article paru dans Le Progrès le 07/09/2010
Hier, lors d'une cérémonie célébrant la rénovation du restaurant de l'ENS, il y avait des invités surprise. Une bonne cinquantaine de personnels de l'Inrp, travaillant sur le site de Lyon Gerland, se sont présentés avec des pancartes dénonçant « l'absorption de leur institut par l'ENS ». Autre image parlante, une silhouette représentant le ministère de l'Education nationale traînant un boulet symbolisant l'Inrp. Manière de signifier une inquiétude, relayée par les sections syndicales FSU, CFDT, CGT et Unsa de cet institut national, implanté à Lyon. « Au sein de l'ENS, nous ne sommes pas convaincus de pouvoir assurer toutes nos missions, notamment faire le lien entre la recherche et le terrain », résume Annie Feyfant, déléguée CFDT du personnel.
Rien n'est encore officiel. Mais il y a toutes les raisons de penser l'intégrations sera effective dès le 1er janvier. L'Inrp est décrié depuis longtemps. Nommé en septembre 2009, le directeur Jacques Moret était d'ailleurs chargé de présenter les axes de sa refondation. Une dernière chance pour l'autonomie selon les uns, une mission commandée « insertion à l'ENS » selon les autres. Le directeur a rendu son rapport fin juillet au ministère. Le document laisse ouvertes les deux pistes.
Au cœur du problème, la réelle efficacité de l'établissement. Censé conduire des travaux de recherche, répondre à des commandes d'intérêt national et apporter sa contribution au fonctionnement de l'école sur le volet pédagogique, l'Inrp reste en effet un objet non identifié pour le commun des enseignants. Les équipes s'y juxtaposent, des colloques de haut vol s'y succèdent, des travaux pointus y sont réalisés... Mais tout cela demeure peu visible et pas toujours en phase avec la réalité des classes. Il faut dire que le ministère de l'Education nationale, faute de commandes claires, n'a pas souvent aidé ce bel outil à exprimer son potentiel.
Le nouveau directeur a toujours affiché son intention de rendre l'institut plus réactif sur les questions concernant le système éducatif. Il souhaitait aussi que les travaux des chercheurs puissent (davantage) irriguer les pratiques des enseignants. Il affirmait enfin sa volonté d'ouverture à l'international. En revanche, il est toujours resté plus vague -et plus prudent- sur « l'insertion » de l'institut au sein de l'ENS de Lyon.
Ces derniers mois, l'Inrp s'est recentré sur ses missions. Il vient notamment d'ouvrir une plateforme pédagogique très pratique pour les enseignants débutants. Cela n'empêche son absorption prévisible. A l'ENS, le directeur Olivier Faron promet que l'Institut y gagnera « en lisibilité » mais n'y perdra pas en termes de personnels. Le président Jacques Samarut se défend de souhaiter une quelconque « dissolution » et souligne la cohérence des missions de l'Inrp avec celles de l'ENS en terme de formation. Mais il reste plusieurs questions en suspens à trancher. Notamment le maintien d'une gouvernance propre à l'Inrp, le choix de la tutelle (recherche ou éducation), le sort du musée de l'Education à Rouen, la mutualisation des moyens administratifs ainsi que les missions prolongées de certains enseignants qui font office de chercheurs.
Muriel Florin