lundi 13 septembre 2010

L'Inrp critiqué mais défendu... dans ses missions à la veille de son intégration

article paru dans "le Progrès" le 09/09/10

Décidément, l'affaire est dans le sac. Comme annoncé avant-hier dans nos éditions, l'Institut national de recherche pédagogique vit ses dernières semaines d'autonomie totale, avant d'être intégré à l'Ecole normale supérieure de Lyon.
Un rapport encore non public, réalisé par l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, confirme cette option mais en fixant des garde-fous. « L'intégration de l'Inrp dans l'ENS de Lyon exige que cette dernière prenne en considération toutes les missions de l'Inrp ».
Le rapport cite « la diffusion des résultats de la recherche en éducation, l'évaluation des innovations pédagogiques, l'expertise opérationnelle, acquise sur le terrain grâce au réseau des enseignants associés, les actions de formation des enseignants, notamment du primaire, la veille scientifique et technologique, et la conservation des collections muséographiques et bibliographiques en matière de recherche en éducation ». Plus loin, l'Aeres donne l'alerte : l'Inrp a déjà vu « sa capacité d'action se restreindre » au nom « de la rationalisation ». Le rapport souligne, pour autant, des défaillances déjà pointées dans de précédents audits, notamment le manque de visibilité de l'institut et des actions de recherche encore trop dispersées.
En réalité, cela fait plus d'un an que le sort de l'Inrp se dessine. Quelques semaines après son arrivée, le directeur, Jacques Moret, avait d'ailleurs évoqué « l'insertion de l'Inrp dans la nouvelle ENS ».
Les informations émergent à point nommé, juste après le rapport de l'Aeres, et quelques semaines avant le remaniement ministériel. Intégré ? Inséré ? Chapeauté ? Absorbé ? Les modalités juridiques qui relieront cet institut national à l'ENS de Lyon sont à définir ainsi que la nouvelle tutelle : le passage au ministère de la Recherche générerait 13 millions d'économie pour l'Education nationale.
Selon les syndicats l'avenir promis constitue « une menace » sur « la recherche pédagogique au sein du service public d'éducation ». 
M.F.

1 commentaire:

  1. Cette intégration de l'INRP à l'ENS est tout à fait cohérente avec les précédentes décisions de cette majorité gouvernementale:
    - intégration (dissolution) des IUFM dans les universités
    - réforme des concours
    - formation des fonctionnaires stagiaires placée sous l'autorité des Recteurs qui "passent commande" aux universités essentiellement pour assurer des enseignement théoriques ...
    - et enfin intégration de l'INRP à l'ENS ...
    Il est vrai que la politique de recherche de l'INRP s'était davantage tournée vers les UMR et les équipes de recherche universitaires que vers les équipes de recherche-action des IUFM (quand ils existaient encore !).
    La fin d'un projet ambitieux d'une formation professionnelle alliant théorie et pratique est donc écrite depuis longtemps ...
    Ce qu'il faut donc exiger c'est une autre politique pour l'école et pour la formation initiale et continue des maîtres.
    JP Simon

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